Cet été, j’ai décidé de passer rendre visite à un ami qui vit à Piégut-Pluviers, en Dordogne (24). Son déménagement là bas a eu lieu cet été, suite à son investissement dans la commune imaginée du Bandiat (CIB), un des projets de la “Suite du Monde” (SDM).
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en y allant, je n’avais eu que de rares échos de la SDM. Il est difficile de se pourvoir en informations claires sur leur projet et leur organisation, pour en savoir plus sur la SDM je vous invite donc à vous diriger vers d’autres articles, ici je ne parlerai que de la CIB.
L’organisation est simple : vous entrez sur le groupe telegram, vous prévenez de votre arrivée (à l’avance si possible, mais pas 6 mois avant non plus !) et les gens qui sont actuellement en train de gérer l’organisation des auberges vous prennent en charge. L’auberge est donc ainsi partiellement “autogérée”. Par exemple, à notre arrivée, la personne qui nous a fait visiter et nous a montré notre chambre n’était là que depuis … 5 jours !

Il y a sur place quelques résidents permanents (des gens arrivés plus ou moins récemment, ou des habitants du village qui se sont joint à la dynamique du projet) mais ils font en sorte que les visiteurs s’approprient au maximum l’organisation des auberges (couchages, repas, etc). A savoir que l’auberge pratiquait le prix libre au moment de mon passage, afin de payer les frais (loyers et charges). Chacun participe à la hauteur de ses moyens (ou participe en travaillant plutôt qu’en payant, par exemple).
Une fois sur place et installé, il est temps de faire connaissance. Le soir de mon arrivée, une petite soirée avait lieu dans un jardin, chez une néo-rurale qui vient d’acheter sa maison sur place, à quelques dizaines de mètres des auberges. Les profils y sont très variés : des jeunes, des moins jeunes, des célibataires, des couples, certains viennent avec leurs enfants, leur camion, leur tente, leur chien … On y trouve une très grande variétés de profil, mais tous ses profils ont des points communs : un intérêt pour la transition, l’autonomie, l’effondrement, l’avenir.
Au fil du séjour, il y a beaucoup à faire. Vous pouvez participer à la vie de l’auberge (le ménage, les repas, l’organisation, la boutique, etc…) ou vous pencher sur les projets annexes. Au moment de mon passage, il y avait des projets de créations de buttes de cultures sur un des terrains et la construction d’un poulailler, par exemple.
Quelques jours après, j’ai eu l’opportunité de participer à une réunion. Tous les résidents et visiteurs y sont conviés, l’ordre du jour est donné par un des résidents mais peut être amendé en cours de route au fil des besoins. Malgré cette liberté et une parole assez libérée, l’organisation reste présente et la réunion n’a duré “que” 2H, a été très efficace et beaucoup de choses ont été mises en place.
Ces quelques jours passés au Bandiat ont donc été une expérience extrêmement enrichissante. A l’ère des écovillages et des communautés permacoles, ce projet permet de faire des rencontres et est un énorme catalyseur de rencontres et permet surtout à des gens qui n’ont pas un seul euro dans la poche (ou presque) d’aller voir de leur propre yeux ce qui peut se faire ou se fait déjà.
Pour conclure, mon seul regret est de ne pas avoir pu rester plus longtemps. Une ou deux semaines me parait le minimum car c’est un projet complexe à appréhender. Il ne s’agit pas d’un collectif au sens propre : ici, pas de lieu unique et d’habitants au long terme. Le but est surtout de créer un maillage entre des terrains, des bâtiments, des habitants et des visiteurs, de créer de la résilience par le nombre et l’abondance. L’organisation y est du coup bien plus compliquée à mettre en place, mais c’est aussi ce qui fait la richesse du projet et ouvre de très nombreux possibles.
“On sait toujours quand on arrive à Piégut, mais rarement quand on en repart”
Dario (avec l’aide d’Olivier, l’ami dont je vous parle au début de l’article)
